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Joyeuse 20ème objection contre les OGM Mr Juncker!

Ensemble, faisons un voeu

C’est un jour très spécial pour vous aujourd’hui Mr Juncker, mais aussi pour une majorité d’entre nous au Parlement Européen : cette semaine nous célébrons le vote de la 20ème objection à un projet d’autorisation d’OGM en moins de deux ans. Malheureusement, ce n’est pas le genre d’anniversaire qui nous donne envie d’ouvrir une bonne bouteille.

 

28 autorisations d’OGM en 3 ans

En effet, pas moins de 28 OGM ont été autorisés ou ré-autorisés dans l’Union européenne depuis Novembre 2014 - le début de votre mandat. Cela représente plus que le nombre d’OGM autorisés sur les 15 dernières années 

A l’occasion de votre premier discours devant le Parlement Européen en 2014, vous aviez dénoncé le scandale que représentait le fait d’imposer des OGM à une majorité de citoyens hostiles à ces biotechnologies. C’est ce qui rend la situation si surprenante !

Elle surprend probablement également les citoyens européens, qui ont tendance à croire que l’absence d’OGM dans les champs européens suffit à garantir une Union européenne sans OGM. Bien sûr, la situation est bien meilleure qu’aux USA ou en Argentine, mais cette perception est fausse.

 

Des importations massives d’OGM pour nourrir nos animaux de ferme

À l’insu de la majorité de citoyens européens opposés aux OGM, une part significative de l’alimentation animale (maïs, soja, colza...) utilisée dans l’Union européenne est génétiquement modifiée, et importée d’Amérique du Nord ou du Sud. L’Union européenne utilise aujourd’hui l’équivalent de la surface agricole de la France hors de ses frontières pour produire l’alimentation nécessaire à l’élevage industriel.

Ces surfaces qui produisent l’alimentation de nos animaux de fermes dans les pays tiers ne servent pas, en toute logique, à produire de la nourriture pour les populations locales, ce qui porte atteinte à la souveraineté alimentaire. Mais cela veut aussi dire que ces populations souffrent des impacts négatifs des OGM sur l’environnement et la santé que nous refusons de voir chez nous. Certains de ces effets sont notamment liés à l’utilisation massive de glyphosate : en effet, plus de la moitié des OGM commercialisés ont été spécifiquement créés pour être utilisés avec cet herbicide toxique. 

Cette situation n’est pas limitée aux “pays en développement” puisque plusieurs milliers d’agriculteurs états-uniens ont porté plainte contre Monsanto, car ils attribuent leur cancer au produit phare de cet industriel - le RoundUp. Les OGMs et l’agriculture chimique sont une source massive de problèmes pour les populations et les agriculteurs du monde entier, comme le confirme le récent rapport du Comité de l’ONU sur la sécurité alimentaire (1).

 

Un processus de décision inopérant

Ces liens intrinsèques entre OGM et pesticides expliquent l’intérêt des industries agro-chimiques à pousser l’autorisation d’un maximum d’OGM dans l’Union européenne. Le système de décision actuel, il faut le reconnaître, ne vous donne pas, en tant que président de la Commission, la possibilité de bloquer facilement ce flot constant de dossiers provenant des entreprises biotechs.

De plus, le Parlement Européen n’a qu’un rôle symbolique en la matière et cela fait des années que les États-membres s’organisent pour ne pas atteindre de position commune sur la question. Cela fait reposer l’ensemble de la responsabilité d’autoriser ou non ces OGMs sur les épaules de votre Commission, coincée entre les demandes des citoyens, le manque de responsabilité des Etats et la menace de procès brandie par les industriels. La conséquence, c’est une longue série d’autorisations reproduisant presque mot pour mot les demandes de l’industrie. Pour modifier cette dynamique, vous avez proposé un projet - très imparfait - de réforme du système de décision en février, mais le conseil semble très réticent à examiner ce texte.

 

Faisons un voeux ensemble !

Il est d’usage de faire un vœu à l’occasion d’un anniversaire. Voici le nôtre : nous souhaitons que les institutions européennes travaillent ensemble à une nouvelle procédure de décision sur les OGM qui soit plus démocratique et basée sur des études scientifiques qui prennent en compte non seulement les risques sanitaires, mais également les risques sociaux, éthiques et économiques des OGM.

Joignez-vous à nous Mr Juncker ; levons un verre ensemble à la planète !

 

(1) Unravelling the Food-Health Nexus: Addressing practices, political economy, and power relations to build healthier food systems, par le  International Panel of Experts on Sustainable Food Systems (IPES-Food) - et commandité par Global Alliance for the Future of Food.

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Photo by James Baltz on Unsplash
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