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Huile de palme

Il est temps d’en finir avec la déforestation et l’accaparement des terres, d’aider les victimes des abus des entreprises et de passer à l’agroforesterie

Aujourd’hui la commission environnement et sécurité sanitaire des aliments du Parlement européen a adopté un ambitieux rapport qui s’attaque à la déforestation induite par l’huile de palme et ses conséquences humaines et environnementales. Le groupe de Verts/ALE est un vecteur actif de changement au sein de l’UE et avait endossé la responsabilité de la rédaction des opinions des commissions agriculture et développement.

 

L’huile de palme est utilisée dans l’UE à la fois pour la production alimentaire et celle de biocarburants. Alors que 20% de la déforestation au cours des 20 dernières années était due à la culture d’huile de palme, la demande croissante de cette matière première continue d’exercer une pression sur l’utilisation des terres et génère d’importants impacts sur les communautés locales, la santé et le changement climatique.

 

Au niveau mondial, les principaux producteurs sont de très loin la Malaisie et l’Indonésie. Récemment, l’Indonésie est devenue le troisième plus gros émetteur de CO2 dans le monde. Au niveau local, les effets concrets sont nombreux : feux de forêts géants, asséchement des rivières, érosion des sols, réduction de nappes phréatique, pollution des cours d’eau, destruction d’habitats naturels rares avec menace pour la survie d’un grand nombre d’espèces, destruction de la forêt tropicales et des moyens de subsistance des communautés qui en dépendent.

 

L’huile de palme est également tristement connue pour les effets délétères de sa production sur les droits humains de populations indigènes et des petits producteurs. De nombreux accords fonciers enfreignent le principe d’accord libre, éclairé et préalable des communautés locales et les entreprises faisant commerce de l’huile de palme sont généralement incapables de prouver avec certitude que leur chaîne d’approvisionnement n’induit pas de la déforestation.

 

L’Union européenne porte une lourde responsabilité mondiale dans ce désastre écologique et social, car elle importe des produits issus de déforestation illégale : près de la moitié des forêts illégalement rasées est utilisée pour la production d’huile de palme à destination du marché commun, et 18% de toute l’huile de palme illégalement produite arrive sur le marché européen.

 

Mais l’UE peut également être un élément important de la solution, en cessant immédiatement de subventionner les biocarburants issus de cultures vivrières, en interdisant à terme de tels carburants et en augmentant l’imposition sur la production non durable d’huile de palme. L’Union européenne a également le pouvoir d’accroître son appui financier et technique envers les pays producteurs et leurs autorités locales afin de combattre la corruption.

 

La Commission européenne et les Etats membres ont la possibilité de renforcer les contrôles, de prévenir les imports d’huile de palme produite de façon non durable et d’appliquer des sanctions dissuasives en cas de non-conformité. Les institutions financières européennes, à travers les investissements et les prêts qu’elles accordent, peuvent également jouer un rôle significatif pour la protection des forêts, des populations qui y vivent ainsi que la biodiversité.

 

Il est possible de cultiver l’huile de palme de façon responsable, à condition qu’il n’y ait pas de déforestation, qu’aucune plantation ne soit établie sur des tourbières, que des techniques agroécologiques de culture soient mises en œuvre et que les droits des travailleurs et de la propriété foncière soient respectés. Pour que cela devienne une réalité, nous avons besoin de règles contraignantes pour les chaînes d’approvisionnement des importateurs de produits agricoles, afin de garantir une chaîne d’approvisionnement en huile de palme parfaitement durable d’ici 2020, en accord avec la Déclaration d’Amsterdam sur l’huile de palme.

 

Les consommateurs devraient être en mesure de savoir avec certitude qu’ils ne contribuent pas à la déforestation et à l’accaparement des terres. Pour cela, un étiquetage obligatoire sur l’origine ainsi qu’une réelle mise en application des schémas de certification pour les entreprises qui vendent de l’huile de palme sont d’importants outils.

 

De plus, alors que la Commission est appelée à présenter un plan d’action contre la déforestation et la dégradation des forêts, il est nécessaire d’établir un mécanisme de dépôt de plaintes afin d’assurer un accès à la justice pour les victimes des abus des entreprises.  Pour combattre l’accaparement des terres, les investisseurs européens devraient tenir compte de l’ensemble des standards internationaux en matière d’investissement agricole responsable et durable, notamment les lignes directrices volontaires de la FAO sur  la propriété foncière et les principes directeurs sur le commerce et les droits humains. 

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