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Sommet mondial sur la Biodiversité

Des nouvelles d'Hyderabad

18 octobre 2012

Le temps s'écoule à Hyderabad et chaque minute compte pour aboutir à un accord avant la fin demain du 11e sommet international de la biodiversité en Inde.  

Les négociations évoluent vite et la situation semble enfin débloquée pour certains points . Toutefois cela ne doit pas nous empécher de rester attentifs et actifs jusqu'a la fin.   Voici le bilan à la veille de la clôture de cette COP11 :

I. Mobilisation des ressources financières
 
La situation n'a pas beaucoup changé. Les négociations ne sont plus bloquées mais la question est loin d'être réglée. Les négociateurs ont repris le travail et il est probable que nous aurons plus d'informations ce soir. A ce stade, nous pouvons voir que le fait que l'UE ne soit pas arrivée en Inde avec une position commune et ait encore des difficultés à trouver un consensus entre ses Etats membres, profite à l'impasse internationale. Cependant, il semble que des progrès aient été réalisés depuis hier soir avec une proposition sur laquelle même le Royaume-Uni est d'accord.   L'une des difficultés rencontrées repose sur le fait que les discussions sur le financement devaient être basées sur un inventaire des exigences que les États étaient censés faire entre 2010 et 2012. Sur les 180 parties présentes, seulement 25 d'entre eux (dont 15 de l'UE) ont complété partiellement ou totalement cette tâche.

Soyons honnêtes : les besoins sont beaucoup plus élevés que ce qui est sur la table aujourd'hui. 
La plupart des pays (sauf le Canada et le Japon notamment) ne veulent pas quitter ce sommet sans rien et surtout pas avec un engagement précoce sur les finances. Un accord a minima pourrait donc être trouvé. Les parties s'engageraient sur des "cibles préliminaires" ("premiers objectifs-cibles"), mais sans chiffrage et avec une augmentation du financement pour les pays en développement. Les Etats décideraient donc d'un objectif à atteindre d'ici 2020 selon une enveloppe globale, sans préciser pour qui et pour quoi. Ils seraient également d'accord sur l'effort et la mobilisation de toutes les ressources et, au-delà des financement publics, il faut des investissements privés et travailler sur les ressources innovantes.

Pour votre information, L'UE contribue actuellement à hauteur de 53% au financement de la préservation du vivant.
 
La discussion a toutefois changé de niveau aujourd'hui car la main est passée aux tigres (badges des ministres) et aux dauphins (badges des représentants ministériels).

II. Les océans et des zones marines protégées
Le groupe de travail Biodiversité côtière et marine est parvenu à un accord après d'intenses discussions et des négociations très tendues jusqu'à la fin.  

II.1. La création du répertoire et l'inscription des AIEB  

Négociations au niveau international
Les crispations se sont concentrées sur la création du répertoire des aires marines d'importance écologique et biologique (AIEB). Pour rappel, la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est l'organe scientifique et compétent sur l'établissement du zonage, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) étant elle compétente pour la préparation de la réglementation qui y sera applicable. La COP11 devait approuver et inscrire dans ce répertoire les zones d'intérêts écologiques et biologiques proposées par les conférences régionales qui se sont tenues sur les secteurs Pacifique, Atlantique Nord et Méditerranée (les autres séminaires régionaux n'ont pas encore eu lieu).   Les opposants à la création de ces aires (la Chine en tête) ont plaidé pour que les aires définies ne soient pas approuvées et ne soient pas « déposer » dans le répertoire officiel. Le compromis, s'il satisfait les Etats sur la procédure et le vocabulaire, ne change rien au final puisque le répertoire est créé et reconnu. Le système étant adopté, les listes ont été déposées et les zones seront adoptées demain en plénière de l'Assemblée Générale des Parties.   La continuité du processus de réforme du droit de la mer (UNCLOS) et de la création des aires marines protégées en dehors des zones marines des Etats est en cours. L'Union européenne a d'ailleurs pour ambition d'accélérer l'agenda et que les propositions de réglementations soient sur la table dès 2013 au lieu de 2014 (engagements de Rio+20)   Négociations au niveau européen   Nous avons été à deux doigts de ressortir de ce sommet sans aucune proposition d’AIEB dans les mers et océans côtiers de l’Union Européenne : la Grèce soutenue par l’Espagne refusant toute AIEB en Méditerranée, la Norvège et l’Islande (hors UE) bloquant toute inscription dans l’Atlantique Nord.   Ce sera un bilan en demi-teinte car à Hyderabad, seules les zones méditerranéennes iront rejoindre le répertoire. La délimitation et l'inscription des zones pour l'Atlantique Nord sont reportées aux travaux de la COP 12 en 2014 en Corée. Mais il aura fallu toute l'énergie de la France pour convaincre les Grecs et que l'union européenne trouve un compromis sur la question. On ne compte plus les différents compromis qui ont été écrits, déchirés,réécrits et les dérobades de dernière minute ! Mais la France, présidente actuelle de la Convention de Barcelone, a tenu bon. L'Union européenne a su trouver une position commune, lui permettant de continuer à peser au niveau international.

II.2. Les autres mesures adoptées  

La CDB est compétente et va travailler : - sur la surexploitation ;
- sur les études d'impact en Haute-Mer ;
- sur la lutte contre les impacts du bruit ;
- sur la lutte contre les déchets de surface ;
- Et sur la lutte contre l'acidification des océans.

Sandrine Bélier
eurodéputée verte présente au COP11 à Hyderabad

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