Lutte pour le pouvoir dans les institutions européennes
Les députés du Parlement Européen doivent décider eux-mêmes sur leur futur Président
Le président des Sociaux-Démocrates allemands, Sigmar Gabriel, a déclaré hier que son parti renonce à la vice-présidence de la Commission Européenne si - en échange - les Conservateurs au Parlement Européen du PPE soutiennent la reconduction de Martin Schulz au perchoir du Parlement Européen.
Rebecca Harms et Philippe Lamberts, présidents du groupe Verts/ALE au Parlement Européen jugent cela anti-démocratique:
"Quelles que soient les qualités dont Martin Schulz ait fait preuve au cours des législatures écoulées, il n'appartient pas à la grande coalition à Berlin de décider de la présidence du Parlement Européen. Les élections européennes de 2014 ont été l'occasion de rendre plus transparent le processus de désignation du président de la Commission Européenne; il est hors de question que ce processus soit détourné de son but au profit de petits arrangements entre amis, qui plus est organisé par un seul Etat-membre.
En promettant à Martin Schulz la prolongation de son mandat de président du Parlement, la chancelière allemande veut en fait assurer la reconduction de Günther Oettinger comme Commissaire européen. Voici cinq ans, ce dernier avait reçu ce poste comme lot de consolation de son éviction comme ministre-président du Bade-Württemberg (par une coalition dirigée par les Verts!). Comme commissaire à l'énergie, il a fait la démonstration de son manque de vision stratégique et de son incapacité à impulser la transition de l'Europe vers les énergies renouvelables et la sobriété énergétique. Voilà ce qui arrive lorsque les responsabilités européennes sont attribuées en fonction des seuls calculs de politique domestique."
