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Communiqué de presse |

Nouveau Règlement pour la production laitière

Des pistes intéressantes, une portée trop limitée

La Commission Européenne a présenté aujourd'hui le "Paquet Lait", concernant le début de l'application de certaines recommandations du Groupe à haut niveau sur le secteur laitier, en particulier en direction de prix justes pour les producteurs. José Bové, vice-président de la Commission de l'Agriculture et du Développement rural au Parlement européen a déclaré:

"Les propositions de la Commission pour une réforme du secteur laitier commencent à s'orienter dans la bonne direction. En effet, renforcer le pouvoir de négociation des producteurs de lait face aux industries de transformation et à la moyenne et grande distribution en est l'annonce la plus intéressante.

Par contre, le dispositif d'"offre organisée" ainsi que les conditions de livraison proposées aux producteurs de lait sont fixés à un niveau si bas que leurs effets seront d'une portée beaucoup trop limitée pour être véritablement efficaces. [1]

Cette disposition devra être modifiée. Il appartiendra aux députés d'en trouver les moyens.

Les idées de gestion de l'offre afin d'éviter la surproduction et de régulation des prix sont reconnues dans la proposition. Mais, dans les deux cas, les Etats membres et les organisations de producteurs devront disposer de meilleurs outils et de réels soutiens pour être en mesure de réussir une gestion active des volumes et des prix pour parvenir à un réel progrès.

A l'analyse des mesures proposées, on distingue bien que le Commissaire chargé de la Concurrence reste encore farouchement opposé à l'idée d'une juste régulation.

Dans sa forme actuelle, le compromis final proposé par le Groupe de Haut Niveau n'offre pas un dispositif d'organisation suffisamment efficace pour permettre un équilibre réel entre le pouvoir de négociation des producteurs de lait et celui écrasant de l'industrie du lait et des différents distributeurs, en particulier celui des supermarchés.

Dans un passé récent, l'ancienne Commissaire, Mme Fischer Boel avait promis un atterrissage en douceur avec l'élimination progressive des quotas laitiers. En réalité, elle a produit un atterrissage en catastrophe dénommé crise du lait.

Si avec le nouveau Commissaire en fonction, nous voyons un début d'amélioration des politiques, la proposition actuelle est encore trop limitée, car encore trop nettement dominée par l'idée fixe de certains membres de la Commission qui voudrait que l'industrie laitière européenne soit censée se développer et s'accroître dans une compétitivité sans limite sur un marché mondial artificiel. L'Europe a besoin de renoncer à cette idéologie, de se recentrer sur son marché intérieur et sa maîtrise, de repenser à la priorité d'un système de production laitière durable qui repose sur moins d'aliments importés et donc, beaucoup plus appuyé sur ses propres ressources fourragères."

[1] En effet, dans le Règlement proposé, le volume des contrats de livraison de lait cru à négocier par une organisation de producteurs (OP) est limité à 3,5% du marché global de l'UE et seulement 33% de la production totale nationale de tout État membre couvert par ces négociations. De plus, les États membres seraient même autorisés à fixer un seuil inférieur si celui de 33% est jugé trop élevé.

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Député(e)s responsables

José Bové
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