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Communiqué de presse |

Tests de résistance sur les centrales nucléaires

La sûreté nucléaire française mise en défaut par un rapport de la Commission européenne

La Commission européenne communiquera demain les résultats des investigations réalisées sur les 134 réacteurs européens – les fameux « stress tests » décidés en urgence suite à la catastrophe de Fukushima. Des fuites permettent déjà de connaître les conclusions en ce qui concerne la France : n’ayant pas pris en compte un certain nombre de risques, le pays doit s’attendre à une facture de mise aux normes élevée.

La moitié des travaux préconisés par la Commission européenne devront avoir lieu en France où se situent 40 % du parc nucléaire européen. Pour les eurodéputés EELV, c’est la conséquence logique du sous-investissement chronique du pays en matière de maintenance et de sûreté nucléaire.

Pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, fondatrice de la Criirad, ce rapport ne fait que confirmer l’augmentation constante des coûts du nucléaire :

« Les écologistes, tout comme l’Autorité de sûreté nucléaire, connaissaient déjà les défauts de nos vieilles centrales. Plusieurs problèmes sont pointés du doigt – notamment les plus dangereux, comme l’absence d’instruments de mesures sismiques performants ou le manque de protection des instruments de secours. Je pense particulièrement aux générateurs de secours qui font fonctionner les systèmes de refroidissement en cas de perte d’approvisionnement électrique. Mais n’oublions pas que ces stress tests ont été réalisés a minima et n’ont pas permis, par exemple, de détecter les micro-fissures sur les cuves des réacteurs belges. Ils n’incluent pas non plus les risques terroristes ou de crash d’avion qui sont traités séparément car ils concernent la sécurité et non la sûreté.

Les travaux seront nombreux : selon les estimations, de 30 à 200 millions d’euros devront être consacrés à chacun des réacteurs. Le coût final de ces travaux sera donc supérieur à 10 milliards d’euros en France. Il faut tirer les bons enseignements de ce rapport et décider l’arrêt prioritaire et définitif des centrales les plus vulnérables et les plus anciennes. »

Pour Yannick Jadot, eurodéputé EELV :

« Les résultats de ce rapport ne sont pas une surprise ! Il est inquiétant de voir que sur les 19 centrales françaises, toutes souffrent de "défaillances de sécurité " alors même que sous la pression des lobbys du nucléaire, les autorités n’ont pas pris en compte tous les risques. En effet, elles se sont contentées d’évaluer le risque de voir se produire en France un accident du type de Fukushima (séisme et inondation) alors que nous demandions une analyse exhaustive et approfondie des risques (risques d’incendies, d’explosion, d’actes malveillants, chute d’un avion, erreurs humaines ou encore combinaison de plusieurs de ces risques...)

Aujourd’hui, on se rend bien compte que la sécurité des installations nucléaires est un mythe, a fortiori en France où le manque de transparence est la norme. Non seulement les coûts engendrés par l’entretien du parc nucléaire français n’auront de cesse d’augmenter dans les prochaines années mais en plus la France devra investir très rapidement des centaines de millions d’euros pour en améliorer la sécurité.

La seule stratégie responsable est d’inscrire le renforcement de la sécurité et de la sûreté des réacteurs dans une perspective d’élimination du risque nucléaire, c’est à dire une sortie progressive mais définitive. Cette question devra plus que jamais être à l’ordre du jour du grand débat sur l’énergie promis par le Président de la République. »

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Yannick Jadot
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Michèle Rivasi
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