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Banques/Résolution unique

Un accord qui marque une avancée

Des négociations interinstitutionnelles, Parlement européen et Conseil, se sont achevées sur un accord cette nuit sur le mécanisme unique de résolution bancaire (SRM) dans l'eurozone. L’accord sera à l’ordre du jour de la deuxième session plénière d’avril.

Réagissant à cet accord, Philippe LAMBERTS (Verts/ALE) membre de la commission économique et monétaire du Parlement européen a estimé que:

"Si nous n'avons pas ici d'emblée un mécanisme pleinement fédéral de résolution des crises bancaires, le texte marque une avancée dans cette direction. Le fonds de résolution sera pleinement mutualisé au bout de huit ans, mais à 60 % déjà après deux ans. Le rôle des États-membres, et donc la possibilité de transformer la décision de résolution d'une banque en discussion de marchands de tapis a été limité essentiellement aux cas des grandes banques systémiques (via le seuil de 5 milliards). Concrètement, si Deutsche Bank ou BNP-Paribas devaient être déclarées en résolution, les États seraient impliqués dans le processus de décision. Nous estimons cela regrettable; les banques systémiques sont transnationales dans leurs activités, elles devraient le rester lorsqu'il faut les restructurer ou les liquider.

Sur le plan du processus législatif, nous, les Verts, estimons que le Conseil a procédé, une fois encore à un coup d'État rampant contre les institutions européennes. En effet, il a détourné une partie d'un texte législatif d'une importance capitale en soustrayant à la codécision (par le Parlement Européen) une partie importante du texte, via un accord inter-gouvernemental. Ce n'est pas la première fois, mais ceci est à nos yeux une contradiction grave avec l'esprit et la lettre du Traité de Lisbonne. Nous avons été finalement les seuls à véritablement nous opposer à cela dans le cadre de la négociation.

Sur le plan du processus de négociation, le dossier SRM a démontré de manière éclatante que Berlin est devenue la capitale de l'Union Européenne. En négociation, le chef négociateur du Conseil, le ministre grec des finances Yannis Stournaras, s'est vu relégué à un rôle d'acolyte par Jeroen Dijsselbloem, ministre néerlandais des finances et président de l'Eurogroupe. Et ce dernier a défendu une ligne dont les arêtes étaient déterminées exclusivement par les instructions de Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances. En fin de négociation, c'est tout naturellement vers ce dernier que Dijsselbloem s'est tourné (par téléphone) pour obtenir l'assentiment final. Cette hégémonie allemande est due tout autant à l'assertivité grandissante de l'Allemagne qu'à l'incapacité et/ou au manque de volonté politique des 27 autres États-Membres de lui tenir tête. Il est notable que le seul point sur lequel Pierre Moscovici, ministre français des finances, ait insisté (et exigé d'être consulté) est sur une disposition dont l'unique but est de réduire la contribution des grandes banques françaises au fonds commun de résolution. Nous allons à présent examiner de manière approfondie à la fois les textes de l'accord et la solidité (ou non) de la construction législative. C'est sur la base de ce double examen que le Groupe des Verts au Parlement européen prendra position."

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Philippe Lamberts
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