La vision pour l'agriculture ne doit pas être aveugle à la crise climatique
Vision pour l'agriculture et l'alimentation
Aujourd'hui, la Commission européenne a présenté sa vision de l'agriculture et de l'alimentation. Si le groupe des Verts/ALE salue certaines des propositions, le texte manque d'engagement en faveur de mesures d'adaptation environnementale et climatique qui tiennent compte du rôle central de l'agriculture dans la lutte contre la crise climatique. En outre, certains éléments, tels que le plafonnement des subventions agricoles pour les grandes exploitations afin de mieux soutenir les petites et moyennes exploitations, sont absents. Le groupe des Verts/ALE a donc présenté en début de semaine ses six priorités pour une agriculture prospère et durable.
Déclaration de David Cormand, eurodéputé des Verts/ALE et membre de la commission de l'agriculture et du développement rural:
« La vision agricole de Christoph Hansen est faite de belles paroles et de promesses. Le problème est que cette vision est en recul par rapport aux priorités qui ressortaient du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture en Europe. Celui-ci réclamait un changement de doctrine de la Politique Agricole Commune. Avec un rééquilibrage de la chaîne de valeur de l’agriculture-alimentation en faveur des agriculteurs. Or, ce que laisse craindre la publication de la Commission, c’est un statu quo des politiques actuelles qui tue littéralement les exploitations agricoles et les agriculteurs de notre continent. La priorité principale des Verts est de garantir une juste rémunération des agriculteurs. Or, cet enjeu reste sans réponse: il n'y a pas d'engagement clair à plafonner les subventions agricoles, et donc à placer les petites et moyennes exploitations au centre de la politique agricole de l'UE. Il n’y a pas l’engagement essentiel qui consiste à enfin interdire aux firmes de pouvoir acheter aux agriculteurs en dessous des prix de production. Enfin, il n’y a pas l’engagement de cesser des accords le libre échange qui envoient nos paysans à l’abattoir en les livrant à une concurrence déloyale au détriment des consommateurs européens. Le travail des agricultrices et des agriculteurs européens doit payer. Leur juste rémunération doit enfin devenir la priorité de l’Union européenne. »