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Troïka verte à Athènes

Une délégation verte se rend en Grèce pour avancer des pistes vertes pour sortir de la crise

Depuis le début de la crise financière et la crise de l'Euro, les Verts ont toujours critiqué l'austérité comme seule réponse proposée par les gouvernements de centre-droite en Europe. Dans ce contexte et après le second plan de sauvetage de la Grèce décidé à la fin du mois de février, les Co-Présidents des Verts/ALE Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit se sont rendus en Grèce accompagnés de l'eurodéputé vert grec Nikos Chrysogelos et la Secrétaire générale du Groupe, Vula Tsetsi. Ce mardi 27 mars, la délégation des Verts a tenu une série de réunions de haut niveau pour débattre de la situation et explorer des alternatives.

Après une réunion très fructuese avec une trentaine de représentants des Verts grecs, des acteurs économiques et sociaux, des syndicats, PME et ONG, où les questions de cohésion sociale et de création d'emplois ont été largement discutées, la délégation a également eu des rencontres très constructives avec le Premier ministre, M. Lucas Papademos, le ministre des Affaires étrangères, Stavros Dimas et le gouverneur de la Banque de Grèce, M. Georgios Provopoulos.

La délégation des Verts a évoqué avec M. Provopoulos le manque de confiance qui est au cœur de la crise grecque actuelle. En 2008 déjà, M. Provopoulos a été l'un des premiers à annoncer un «tsunami» économique. Il avait prévenu qu'entre 2000 et 2008, la Grèce avait perdu 30% de sa compétitivité, mais cet avertissement était tombé dans les oreilles de politiques sourds. Pour Dany Cohn-Bendit, il est clair que les investisseurs font davantage confiance à l'UE qu'au gouvernement grec. Il a proposé la création d'une structure dans l'UE pour aider à la distribution des fonds de l'UE non utilisés qui sont actuellement gelés pour des raisons administratives, des problèmes de liquidité du secteur bancaire et en raison de la méfiance ambiante. Dany Cohn-Bendit a souligné qu'il y a une responsabilité grecque et une responsabilité européenne, et que le moment est venu pour les deux parties de discuter et d'écouter ce que chacun a à dire.

Plus difficile encore, ce manque de confiance chez les investisseurs est partagé par les gens dans la rue. Lors de la réunion, M. Provopoulos a expliqué comment les banques grecques ont perdu 70 milliards d'euros en dépôts au fur et à mesure que les craintes augmentaient que la Grèce puisse sortir de la zone euro. 20 milliards d'euro ont été transférés à l'étranger tandis qu'un montant estimé entre 20 et 25 milliards était caché sous les matelas. Cette baisse spectaculaire de la liquidité a aggravé les pressions auxquelles les entreprises grecques étaient déjà confrontées en raison de la récession. De l'argent a été injecté, mais il ne s'est toutefois pas retrouvé dans l'économie réelle.

Lors d'une conférence de presse, la Coprésidente des Verts/ALE Rebecca Harms a donné des exemples spécifiques de fonds communautaires disponibles à Bruxelles qui ne sont pas absorbés. Des mesures anti-récession, un soi-disant plan Marshall pour la Grèce, étaient nécessaires, mais si peu a été entrepris. Rebecca Harms a déclaré que, alors que l'on supposait que le problème était la part de co-financement des partenaires grecs (qui a été abaissée à 5%), le problème était en réalité la crise de liquidité des banques grecques.

Mme Harms a parlé de l'énorme potentiel pour les investissements liés aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique. Ces projets, a-t-elle expliqué, auraient pour valeur ajoutée de diminuer les énormes factures de la Grèce pour l'importation de pétrole et de gaz tout en créant des milliers d'emplois rien que pour les travaux de rénovation de bâtiments. Les possibilités sont là aussi longtemps que le manque de confiance des investisseurs peut être surmonté.

L'eurodéputé vert grec Nikos Chrysogelos avait déjà écrit un article détaillé sur les causes de la crise grecque et une vision verte de sortie de la crise. Il a réitéré son appel pour la réforme du système politique ainsi que de l'économie et de la fiscalité. Une nouvelle politique qui agissait vraiment dans l'intérêt public était nécessaire pour aller de pair avec une administration équitable et efficace du public pour servir les gens non pas la bureaucratie.

Selon le Premier ministre grec, Lucas Papademos, que les Verts ont rencontré l'après-midi, il y avait quelques signaux positifs, avec une perte de compétitivité et un déficit budgétaire en baisse. Cependant le chômage est à 20% et la Grèce est entrée dans sa 5e année de récession. Les mesures d'austérité à sens unique que les Verts/ALE ont critiqué pendant si longtemps, l'aveuglement idéologique du taliban néo-libéral, doivent changer. Lors d'un événement public au Musée Benaki au Pirée, la délégation a ensuite eu l'occasion de débattre avec les citoyens grecs. Il y a une issue verte à la crise et le moment est venu pour le changement.

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